Histoire et patrimoine

L’occupation préhistorique de la « Costière du Gard », depuis la dépression de Campuget jusqu’au quartier de la Lône, a laissé 32 sites archéologiques aujourd’hui recensés sur le territoire communal : c’est dire si Jonquières Saint Vincent, de par son histoire, possède un patrimoine architectural et paysager riche, varié, et souvent protégé.

Les grandes étapes du développement urbain

Pendant de nombreux siècles, le territoire actuel de la commune de Jonquières Saint-Vincent a été couvert de marécages alimentés par de nombreuses sources.

Trois entités le composaient :

  • Le quartier de Jonquières, au cœur de marais autrefois couverts de joncs (d’où l’origine de son nom).
  • Le quartier de Saint-Vincent, peut-être le premier foyer d’habitation, sur l’axe principal de communication entre Beaucaire et Nîmes, aujourd’hui RD 999, qui a progressivement perdu de son importance au bénéfice du bourg de Jonquières.
  • Et le hameau de Saint-Laurent où étaient installés des pêcheurs sur les berges de l’étang de la Palud, asséché au XIXème siècle, et qui a ensuite disparu. 

Ces trois entités étaient encore séparées jusque dans les années 1960.

C’est au cours de la deuxième moitié du XXème siècle et notamment à partir des années 1990 que l’urbanisation s’est développée autour des deux quartiers historiques, jusqu’à les agréer en une entité urbaine unique, mais constituée autour de deux pôles de centralité.

Le développement, tantôt en continuité des quartiers historiques, tantôt de manière diffuse au gré des opportunités foncières, a laissé de vastes espaces non urbanisés qui constituent aujourd’hui un potentiel d’urbanisation relativement important.

L’urbanisation de Jonquières Saint-Vincent se présente donc désormais sous la forme d’une agglomération relativement éclatée et étalée sur plus de 2 km d’Est en Ouest le long de la RD 999.

Cette route, classée route à grande circulation, a un effet de coupure fort et sépare nettement :

  • Au Nord-Ouest, le quartier de Saint-Vincent, constitué autour de la petite église, ses développements pavillonnaires, mais également la zone d’activités de la Broue et le lotissement « Les Jardins de Saint-Vincent » qui marquent l’entrée Ouest de la commune et qui se sont développés dans le prolongement du quartier de Saint-Vincent.
  • Au Sud-Est, le village principal de Jonquières, autour de l’Hôtel de Ville, qui regroupe l’essentiel des activités commerciales et des services publics, avec des équipements implantés le long ou à proximité de la RD 999 – Ecoles, marché couvert, complexe socio-culturel, cimetière – qui contribuent finalement à créer créent des points d’échange entre les quartiers Sud et Nord de l’agglomération villageoise.

Les principaux sites et monuments de la commune

L’Hôtel de Ville

C’est à son maire « bâtisseur », Théophile MICHEL, élu en 1888, que Jonquières Saint Vincent doit son étonnant et majestueux hôtel de ville : affrontant la désapprobation d’une partie de la population inquiète du coût élevé du projet en pleine crise viticole, il confie à l’architecte nîmois Auguste AUGIERE la conception de l’édifice aux allures de château médiéval. L’Hôtel de Ville est inauguré en grandes pompes le 30 août 1903 par Gaston DOUMERGUE, alors député de la circonscription et Ministre des Colonies : vin d’honneur servi sur la place publique, banquet de 400 convives, concert des deux artistes jonquiérois, le compositeur Camille COMBRET et le chanteur d’opéra Etienne GIBERT, course libre de taureaux, et remise des insignes de chevalier du mérite agricole à Théophile MICHEL. Le bâtiment, sur deux niveaux, abrite, au rez-de-chaussée, le service Accueil du public et un espace permanences, les archives municipales à l’entresol, le secrétariat général, la salle du Conseil et le bureau du maire à l’étage.

La Chapelle Saint Laurent

Depuis la route départementale 999, entre Nîmes et Beaucaire, la Chapelle Saint Laurent attire invariablement l’attention de l’automobiliste : la patine du temps sur la pierre calcaire, l’harmonie de sa silhouette, et jusqu’à cet étonnant clocher, autrefois quadrilatère à quatre fenêtres, dont il ne reste que deux pieds solitaires et privés de leurs plein-cintres… La chapelle Saint Laurent, édifiée entre le XIème et le XIIème siècle, d’architecture carlovingienne, est le dernier vestige du hameau dont elle était l’église paroissiale jusqu’au XIVème siècle, un hameau de pêcheurs, installés sur les rives de l’étang de la Palud asséché depuis 1850. Elle est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1926.

La chapelle a été restaurée en plusieurs phases annuelles de travaux depuis 2008.

Les Moulins des Aires

Nul doute qu’à l’époque de leur édification, au Sud-Ouest du village médiéval de Jonquières, les deux moulins devaient se trouver bien esseulés, au milieu de ces aires exposées aux quatre vents… Néanmoins, leur origine précise est mal connue : peut-être 1649 pour le moulin le plus au Sud, et 1785 pour l’autre. Ils ont longtemps appartenu à la famille SUBEY, minotiers de leur état, et ont fonctionné jusqu’à la fin du XIXème Siècle : il s’agissait de moulins à farine de blé, alimentés par les cultivateurs de Jonquières Saint Vincent, mais aussi de la Terre d’Argence. Rachetés par la commune à la fin des années 60 pour éviter leur démolition, le moulin Sud a été intégralement restauré et remis en état de marche en 2012, et le moulin Nord le sera très prochainement.

Le lavoir de Saint Vincent

Les travaux de reconstruction du lavoir de Saint Vincent, démoli par les effets du temps et les inondations, sont réceptionnés en 1896 : il est doublement alimenté par la roubine du Grand Valat et par le surplus de la mère fontaine de Saint Vincent (Font Redonne), et il comporte deux bassins : le premier, « lo refrescador », est destiné au rinçage, et s’écoule dans le second, le « lavador » : là, les lavandières agenouillées côte à côte savonnent et battent les salissures les plus récalcitrantes, rincent le linge avant de l’essorer à deux, et le mettent à sécher sur pré ou sur fil. Lieu de rencontre et de convivialité, il sera pourtant peu à peu abandonné dès lors que l’eau aura franchi le seuil des maisons, et que le Frigidaire aura remplacé le pain de glace et la fraîcheur de l’eau de source.

Le lavoir de Saint Vincent a été intégralement restauré en 2009 dans le cadre d’un chantier d’insertion.

Le Marché Couvert

L’étonnante structure d’acier qui avoisine la route départementale 999 surprend par sa relative démesure dans un village qui comptait à peine plus de 1.300 habitants en 1933. Cette année-là, sous la pression unanime des producteurs jonquiérois, la municipalité de Germain PELLET achète plus d’un hectare de terrain pour y installer le marché à raisins de table, et le couvrir. Les travaux sont confiés à la Société des Constructions Métalliques de Provence, installée en Arles, et le marché est inauguré en 1934, puis agrandi en 1939. L’enseigne est peinte sur le bardage du fronton Est : « Aux chasselas de Jonquières Saint Vincent ». Deux grappes de beaux raisins blancs ornent le fronton Ouest. Pendant une trentaine d’années, le marché connut un réel succès : on y commercialisa jusqu’à 200 tonnes de marchandises par jour, avant que la création des marchés d’intérêts nationaux, à Chateaurenard et Cavaillon, ne précipite le déclin des petits marchés locaux. Et le marché couvert de Jonquières Saint Vincent tombe à l’abandon, même s’il abrite encore, durant quelques années, les manèges de la fête votive.

Le site a été totalement réhabilité en 2011, avec notamment la pose d’une toiture photovoltaïque, et la mise en lumière spectaculaire selon les dernières technologies d’éclairement à faible consommation énergétique.

La Voie Domitienne et les bornes milliaires

La Voie Domitienne (Via Domitia) est une voie romaine construite à partir de 118 av. J.-C. à l’instigation du général romain Cneus Domitius Ahenobarbus, dont elle porte le nom. Elle reliait l’Italie à la péninsule ibérique et assurait les communications des territoires conquis avec Rome, en permettant notamment l’installation et la circulation des garnisons protégeant ces territoires.

Elle traverse le territoire de la commune de Jonquières Saint Vincent sur une longueur d’environ 5 km, au sud du village, depuis le quartier des Mourres de Gayen, à l’Est, jusqu’au quartier de la Devèze, à l’Ouest, entre Beaucaire et Redessan…

Le défrichement du terrain, la construction d’une chaussée puissamment fondée, la mise en place d’un ballast de terre et de graviers retenu par des dalles verticales, puis le drainage de l’ensemble par des fossés latéraux, fut un immense chantier comparable à un programme autoroutier régional de notre époque !

La Via Domitia existe toujours sous sa forme originale de chemin de terre renforcé de couches stratifiées de gravier et de cailloutis.

Tous les milles (1 mille = 1.481 mètres) était installée une borne milliaire (qui correspond un peu à nos actuels panneaux signalétiques) indiquant les distances entre la borne et les villes voisines.

On en comptait sans doute 5, à l’origine, sur le territoire de Jonquières Saint Vincent, du IXème au XIIème mille, et seules 3 sont encore en place :

  • L’une, à l’extrémité du quartier de la Devèze, en limite de Redessan, marque le IXème mille et date de l’an 31 ou 32, érigée sous le règne de Tibère : on l’appelait  » la peire di novi « , la pierre des fiancés, car c’est là que les futurs époux venaient rédiger leur contrat de mariage en présence du notaire de Redessan car il n’y en avait pas à Jonquières !
  • Deux ont été érigées à 500 mètres à l’Est du Mas des Pradas, en l’an 3 sous le règne de Claude, et en l’an 31-32 sous celui de Tibère.

Deux autres bornes, sans doute les XIème et XIIème milles, ont été remployées au XIème Siècle pour servir de piliers à l’arc triomphal de la chapelle Saint Laurent.

L’église Saint Michel

L’église originelle avait été construite hors les fortifications de Jonquières au XIIIème Siècle.

Les habitants disséminés autrefois auprès de l’église Saint-Laurent, dans le village de pêcheurs qui bordait le grand étang de la Palud, souvent en proie aux pillages, trouvaient le plus souvent secours au pied du château médiéval (aujourd’hui disparu), et s’établirent peu à peu en si grand nombre autour de l’église Saint Michel qu’elle finit par devenir l’église paroissiale. Mais jugée trop petite en 1819, on commença à la démolir en juillet 1844 pour en élever une nouvelle, sur le même emplacement, en septembre 1845.

L’église actuelle a la forme d’une croix latine. Six colonnes se détachent dans le pourtour de la nef et forment des promenoirs latéraux. Cinq ouvertures à rosace éclairent l’intérieur.

L’abside, percée de deux fenêtres, décrit un pentagone régulier dont les cintres butant de la coupole s’appuient sur des colonnes portées par de gracieux culs-de-lampe.

Trois autels de marbre décorent les branches de la croix de l’église. Les tableaux qui l’agrémentent appartiennent tous à l’école moderne.

La façade est couronnée d’un fronton qui domine une niche. Deux grands arcs à plein-cintre surmontent la porte. La Tour de l’horloge a été rénovée en 1995.

En outre, l’église paroissiale Saint Michel abrite deux peintures sur bois du XVIème Siècle classées au titre des Monuments Historiques, ainsi que trois peintures sur toile du XIXème Siècle et deux autels en marbre polychrome des XVIIIème et XIXème Siècles, inscrits au titre des Monuments Historiques.

La restauration des trois peintures sur toile a fait l’objet d’un avis d’opportunité favorable en comité de programmation Leader en 2017.

L’église Saint Vincent

Au cœur du village de Cannois, qui tirait peut-être son nom des cannes abondantes que l’on utilisait alors pour la toiture des maisons, l’église Saint Vincent-de-Cannois avait été construite au XIIème Siècle sur les vestiges d’un autel romain. Son architecture et son style étaient proches de ceux de la chapelle Saint Laurent.

Cannois fut réuni à la paroisse de Jonquières en 1789, et la vieille église fut démolie en 1863, pour être reconstruite et agrandie, mais en inversant le sens de son chevet, ce qui en fait l’une des rares églises régionales à présenter un chevet orienté vers l’Ouest…

Une autre particularité de l’église Saint Vincent, et son fait de gloire, est d’avoir accueilli le Pape Pie VII, le 6 février 1814, de retour de Fontainebleau où il était retenu prisonnier par l’Empereur Napoléon 1er depuis juin 1812. Le Pape rentre à Rome.

Il reste de cette visite un fauteuil sur lequel le souverain a posé son auguste séant…

Saint-Vincent est le saint patron des vignerons, protecteur des travailleurs de la vigne, et sa fête, le 22 janvier, donne lieu chaque année à processions et célébrations qui permettent de faire revivre, durant quelques heures, le riche passé de l’église Saint Vincent.

Le Mas Saint Laurent

A Jonquières Saint Vincent, le Mas Saint Laurent est aussi connu sous le nom de « Mas Daudet » : parce que c’est là qu’Alphonse DAUDET est réputé avoir commencé sa carrière d’écrivain !

Nous sommes en février 1866, Alphonse DAUDET a 26 ans. Il a mené à Paris une existence difficile et agitée, et il s’est retrouvé sans situation fixe, malade et misérable. Il éprouve le besoin de changer d’air.

Son cousin germain, Louis DAUDET, de Nîmes, lui propose alors de faire retraite dans un mas qu’il a acheté sur la commune de Jonquières Saint Vincent.

Au pied du massif de l’Aiguille, à quelques mètres des ruines de la chapelle Saint Laurent, au milieu des champs de mûriers, d’oliviers et de vignes, dans cette retraite hivernale quasi déserte où le silence n’est troublé que par la fougue du mistral et pas encore par les convois exceptionnels, Alphonse DAUDET va trouver l’inspiration : il rassemble ses souvenirs d’une jeunesse malheureuse dans un manuscrit qu’il intitule « Le Petit Chose », chef d’œuvre de sensibilité et de délicatesse…

Et la campagne jonquiéroise lui aurait également inspiré « Les deux auberges » (qu’il situe nommément à Saint Vincent), et « Les trois messes basses » qui figurent parmi les plus beaux contes des « Lettres de mon moulin ».

La « villa Daudet » au début du XXième Siècle

Le Monument aux Morts de la Grande Guerre

Nous pouvons nous enorgueillir, à Jonquières Saint Vincent, d’un monument commémoratif imposant, directement inspiré de l’Antiquité romaine, qui abrite la plaque de marbre gravée du nom des soldats tombés au champ d’honneur, mais auquel les familles ont tenu à ajouter la photo de leurs fils, pour qu’ils ne restent pas des inconnus.

Etonnamment, le Conseil Municipal avait très tôt manifesté le vœu d’un tel monument : c’est qu’en 1915, on pleurait déjà 33 enfants, tombés dans la Meuse, en Lorraine, ou en Alsace…

Finalement, 60 noms seront gravés dans le marbre, « tués à l’ennemi » comme le disaient les jugements de décès, ou « disparus au combat », ou frappés par la maladie cruellement contractée dans les tranchées.

Ils étaient cultivateurs pour la plupart, mais aussi bergers, maçons, employés du chemin de fer, artisans charcutier, charretier, cordonnier, ferblantier… Alors, ce Monument aux Morts, la commune le voulait somptueux : il devait refléter la peine de toute une communauté villageoise, mais aussi la bravoure de ses enfants.

Edifié dans l’enceinte du vieux cimetière, il est inauguré en 1922 grâce au dynamisme du comité d’édification et à la formidable générosité de la population jonquiéroise : ce fut un grand moment d’émotion, autour des veuves, des orphelins, et des familles amputées de leurs fils.

Le château d’eau de La Boissière

La Commission Régionale du Patrimoine et des Sites, attachée à la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) du Languedoc-Roussillon, a décidé d’attribuer le label « Patrimoine du XXème Siècle » au château d’eau de la Boissière, situé en bordure du chemin communal n°4 dit « de Saint Vincent à Bezouce ».

En 1959, la Compagnie Nationale d’Aménagement du Bas-Rhône et du Languedoc (BRL) lance un concours national pour la construction de quatre châteaux d’eau destinés à l’irrigation des terres, le long du canal des Costières : à Jonquières Saint Vincent, Redessan, Bouillargues, et Saint Gilles.

Le souhait du président Philippe Lamour est de recourir à un architecte moderne, de réputation nationale, dont les œuvres symboliseraient l’action dynamique d’aménagement du territoire et de transformation de l’activité agricole menée par BRL dans le Gard.

Et son choix se porte sur Guillaume GILLET, architecte originaire de l’Oise, formé à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, lauréat du Grand prix de Rome, qui a largement contribué à la reconstruction de la ville de Royan (Charente-Maritime) après la guerre, et s’est spécialisé dans l’architecture religieuse et pénitentiaire à base de béton armé : c’est ainsi qu’on lui doit la cathédrale Notre-Dame de Royan, mais aussi la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis !

GILLET a été amené à repenser l’esthétique des ouvrages de génie civil lors de la reconstruction de Royan, et il a ainsi développé une approche plastique et paysagère qui ne doit évidemment pas altérer la fonctionnalité des ouvrages.

Pour les châteaux d’eau, il travaille sur le volume des réservoirs, qu’il évase vers le sol et vers le ciel : le fût et la cuve sont individualisés en deux cônes affrontés par leurs pointes, et reliés uniquement par de fines poutrelles.

Les réservoirs de l’Amarine, à Bouillargues, de Salelles à Redessan, et de la Boissières à Jonquières Saint Vincent, seront très verticaux, en forme de coupelle très évasée ; le tambour est évidé, formé de fines poutrelles de béton disposées en oblique, comme une couronne, et qui fait la liaison du réservoir avec le fût très rectiligne, orné de légers ressauts à l’aplomb des poutrelles.

Le château d’eau de Jonquières saint Vincent a été édifié en 1960, et s’il est aujourd’hui labellisé au titre du patrimoine du XXème siècle, c’est d’une part au regard de l’œuvre de Guillaume GILLET, et d’autre part au titre des aménagements d’infrastructures réalisés par la Compagnie Nationale du Bas Rhône et qui ont favorisé l’essor économique et agricole de la Région dans les années 60.

(Source : notice DRAC – 2015)

11 croix de mission et 2 madones

Après la tourmente révolutionnaire de 1789, l’église s’est évertuée à restaurer la pratique religieuse. C’est ainsi que dans chaque diocèse des prêtres missionnaires étaient dépêchés dans les paroisses, comme au temps de l’évangélisation, pour rétablir la foi chrétienne : c’est le temps des missions qui se terminent par l’érection d’une croix grâce à la générosité des paroissiens.

Beaucoup sont implantées à la croisée des chemins pour attirer l’attention des gens de passage, et leur rappeler le fait religieux. Elles ont aussi, bien sûr, un caractère commémoratif,

souvenir de la mission,  et portent ainsi souvent une inscription, celle du prédicateur avec la date de la mission, ou une épitaphe.

Un recensement de ces croix avait été effectué au début des années 2000 sur le territoire communal, et on en dénombrait alors onze, le plus souvent sur le domaine public, qui présentent ainsi un véritable intérêt pour l’histoire locale.

Naturellement, pour éviter que ce patrimoine ne disparaisse, il est nécessaire que chacun soit sensibilisé sur la nécessité de prendre des mesures de sauvegarde, parfois d’entretien ou de restauration.

Où trouve-t-on les croix de mission de Jonquières Saint Vincent :

  • A l’Est de la chapelle Saint Laurent, sur l’emplacement de l’ancien cimetière de Saint Laurent
  • Au croisement du chemin du Mas du Charcutier et de la voie communale n°4 (route de Bezouce)
  • Sur le chemin des Carrières, au croisement du chemin du Mas Rouge, érigée en 1862
  • Au bord du marais asséché de la Palud, au bout d’une allée de platanes
  • Au quartier de la Crouzette
  • Dans les Mourres de Gayen
  • Rue de l’Eglise, face à l’église Saint Michel, en souvenir de la mission « Jubilé » de 1876
  • Rue de l’Eglise également, mais un peu plus au Nord, à l’intersection de la rue de l’Ecole Maternelle
  • Place Gaston Doumergue, face à l’école élémentaire le mistral
  • Rue de Beaucaire, à l’intersection de la rue Saint Laurent
  • Sur le « chemin Romain » (la voie Domitienne), à proximité du Mas Saint Paul les Romains, édifiée sur les ruines d’une borne milliaire à l’initiative de M. MEYNADIER de retour d’Algérie.
  • Route de Bellegarde (emplacement mal identifié…)

Et la commune abrite également deux madones : comme les croix de mission, la construction de statues monumentales de la Vierge, souvent en sites dominants, au-dessus des villes et des villages, a participé à la rechristianisation des campagnes françaises au XIXème Siècle.

La statue de la Madone est toujours orientée vers le bourg qu’elle protège.

Deux madones sont encore dressées à Jonquières Saint Vincent :

  • L’une en périphérie immédiate du bourg médiéval, a donné son nom à la rue où elle se tient : rue de la Madone. Elle est située dans une propriété privée.
  • L’autre à l’intersection de la route départementale 763 (route de Montfrin) et du chemin des Tilloises, construite en terre cuite en 1871 par le propriétaire du Mas Artaud, à proximité, pour remercier la Vierge d’avoir protégé le mas lors des inondations et des pluies diluviennes de cette même année ; elle a été remplacée par le même modèle, en métal, en 1948.

Et puis les sources-fontaines…

Font Couverte, au bout du chemin de Font Couverte, pratiquement à l’intersection de la voie communale n°1 dite route de Meynes : c’est la fontaine mère, la source qui alimentait les jardins, puis un premier réservoir en bordure de l’actuelle RD.999, et deux canalisations descendaient ensuite la rue de l’Eglise et la rue Frédéric Mistral pour alimenter lavoirs et petites fontaines de rues.

La fontaine de Saint Vincent, rue des Costières, faillit être démolie lors des travaux de recalibrage du fossé ruisseau du Grand Valat. La conduite en terre cuite qui l’alimentait depuis Font Redonne fut détruite, provoquant l’assèchement immédiat de la fontaine. Après maints efforts et calculs pour rétablir une canalisation entre la source et la fontaine, l’eau jaillit finalement à nouveau, mais on dût déplacer la fontaine à quelques dizaines de mètres au Nord du Valat pour l’éloigner d’un platane destructeur.

Font de Tavie, sur la route de Comps, nichée sous les frondaisons de platanes centenaires.

Fontanille, en bordure du chemin Romain (la via Domitia)

Font Redonne, au bout du chemin du même nom, dans le quartier de Saint Vincent, derrière l’ancien château d’eau.