La journée du 11 Novembre, date de la signature de l’armistice et de la fin des combats de la première guerre mondiale, est l’occasion de penser aux 1.4 million de soldats français (soit 3,5% de la population) qui sont partis, parfois à tout juste 18 ans, convaincus de revenir très vite, pour finalement ne plus revoir un jour leur famille.

La nature et les circonstances des combats, la violence et la fréquence des affrontements rendent parfois les conclusions difficiles concernant la façon dont ils ont péri. Il y a eu tant de soldats non identifiables ou ensevelis lors des combats, dont la mort n’a pu être attestée… Un jugement déclaratif de décès a parfois permis aux familles, souvent deux ou trois années après, de faire leur deuil et de régler éventuellement une succession.

Mais qui sont ces hommes qui sont partis un jour de Jonquières Saint Vincent pour ne plus y revenir vivants ?

Aux 60 dont le nom est inscrit sur le monument aux morts, il faut rajouter 3 hommes dont le décès est retranscrit sur les registres d’état civil du village et 1 soldat dont le nom apparaît sur une plaque « en mémoire » au cimetière, retrouvé lors de recherches menées l’année dernière par un groupe de bénévoles. Tout laisse penser que la liste n’est pas exhaustive…

Quelle est la cause de leur décès ?

33 ont été « tués à l’ennemi », identifiés ou pas, ou parfois absents au contrôle mais vraisemblablement tués au combat ; 15 sont morts des suites de leurs blessures de guerre et 11 sont morts de maladie.

5 d’entre eux ont complètement disparu.

Qu’est-il advenu de leur dépouille ?

12 reposent au cimetière du village, 18 sont inhumés dans une nécropole nationale, 24 sont certainement enterrés mais on ne sait où et 10 sont déclarés disparus.

A noter qu’il y a, pour 16 soldats, une plaque en leur mémoire sur leur tombe familiale au cimetière de Jonquières Saint Vincent…

A chaque homme concerné par ce triste inventaire correspond une famille Jonquièroise endeuillée d’un fils, d’un frère, d’un mari, d’un père…

Bien que les recherches aient été facilitées lors du centenaire de la première guerre mondiale avec notamment la numérisation des documents de l’époque et leur facilité d’accès sur internet, il faut reconnaître que certaines données sont incomplètes voir contradictoires. Retracer le parcours militaire d’un homme ou donner une explication à son absence devient alors délicat et hasardeux.

Raison de plus pour que la Nation et leurs villes et leurs villages natals leur rendent chaque année hommage…

Lors de la commémoration, la municipalité s’est associée à L’Office National des Anciens Combattants et à la Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie pour déposer une gerbe de fleurs au cimetière, au pied du monument aux morts de Jonquières Saint Vincent.

A cette occasion, Monsieur Jean marie Fournier, Maire de la commune et Monsieur Bernard Marin, Président de l’Association des Anciens Combattants de Jonquières Saint Vincent, ont lu un message émanant respectivement du secrétaire d’état auprès de la Ministre des Armées Geneviève Darrieussecq, et de l’Union Fédérale des Associations Françaises d’Anciens Combattants.

Un verre de l’amitié offert par la municipalité a clôturé cette manifestation.