Jean-Michel ROL, artiste peintre Jonquièrois , est atteint de surdité à l’âge de 14 mois après une grave maladie, à l’époque où les enfants sourds ne sont pas acceptés à l’école.
Marie, sa cadette, guide et protège son frère plongé dans le monde du silence : ensemble, ils adoptent un langage qu’eux seuls comprennent.
Jean Michel intègre par la suite une école spécialisée où les enseignants s’efforcent de faire parler les enfants afin qu’ils soient mieux intégrés dans la société, la langue des signes étant proscrite, ils reçoivent des coups de règle sur les doigts quand ils sont pris sur le fait.
Dans les années 70, les parents d’enfants sourds se rebellent : c’est le « Réveil sourd ». Il faudra attendre 2005 pour que ce langage soit reconnu comme une langue à part entière.
Depuis , les mentalités ont fort heureusement évolué : en 2008, la langue des signes devient une option possible pour le BAC et en 2010 un CAPES de langue des signes est crée.
Depuis la rentrée scolaire, les enfants de l’école FONTCOUVERTE sont invités par la Médiathèque à découvrir l’univers des sourds et s’initier au langage des signes. Après avoir raconté leurs souvenirs d’enfance, et souligné les difficultés rencontrées à l’époque dans l’univers du handicap, Marie et Jean-Michel leur ont appris à reproduire la première lettre de leur prénom et à signer quelques mots du quotidien.
Lors d’une seconde rencontre, alors que la Médiathèque exposait les œuvres du peintre militant, ils ont suivi une visite commentée par le frère et la sœur. Jean Michel et Marie ont également rencontré les adultes : sur la photo, un groupe constitué par Anne-Marie, animatrice à la résidence des Senioriales.
A en croire la réaction des enfants et les retours des parents et des enseignants, l’histoire du frère et de la sœur a touché petits et grands. L’initiation à la langue des signes et ses gestes si évocateurs a conquis les enfants.