Il y a plus de 50 ans aujourd’hui que le réaménagement progressif de l’ancienne route nationale 99, désormais RD.999, reliant Montauban dans le Tarn-et-Garonne à Plan d’Orgon dans les Bouches du Rhône, a « oublié » l’extrémité orientale du tronçon gardois, entre Manduel et Beaucaire.
Et depuis 50 ans les municipalités successives de Jonquières Saint Vincent se sont acharnées à demander la déviation d’une voie classée à grande circulation (15.000 véhicules/jour), autorisant le passage des convois exceptionnels (10 par jour en moyenne annuelle !), qui vient traverser et scinder l’agglomération jonquiéroise.
En 2005, première avancée avec une déclaration d’utilité publique du projet. Mais prorogée en 2010 car suivie d’aucun effet concret…
En 2015, nouvelle avancée significative avec l’acquisition des terrains d’assiette du projet par le Conseil Départemental. Puis plus rien.
En septembre 2019, le Département hasarde enfin une date : les travaux, phasés en trois tronçons (Redessan, Jonquières Saint Vincent et Magna Porta), débuteront « entre 2020 et 2022 ». Force est de constater aujourd’hui que l’on sera plus près de 2022 que de 2020 !
Pressés de communiquer un calendrier un peu plus précis de l’opération, les services du Département, et plus précisément la Direction Générale Adjointe Mobilité et Logistique, ont rencontré Jean-Marie FOURNIER, maire de Jonquières Saint Vincent, et ses adjoints Thierry PESENTI (urbanisme et environnement) et Eric ORTIZ (travaux et sécurité), le 22 mars dernier. Monsieur le Maire a pu exprimer l’impatience de la population, outre le souhait d’une communication plus directe et plus étroite avec sa municipalité.
Las, dès l’élaboration de l’étude d’impact environnemental initiée par le Département, des nuages noirs planent déjà sur le projet et son calendrier : il semblerait en effet que les services de l’Etat remettent en cause une partie du tracé retenu en 2005 dont on aurait découvert, depuis, la grande sensibilité écologique… Et le Département de chercher une solution alternative au tracé initial, pour le tronçon concerné.
Quant à l’exigence immédiate de la commune, qui porte sur le dévoiement du trafic de convois exceptionnels (des bateaux, des rames de métro, des chalets en bois, d’un poids souvent supérieur à 100 tonnes et d’un gabarit hors norme), les services du Département ont annoncé le lancement d’une étude de portance des ouvrages d’art affectés par une déviation vers les RD.135 (le chemin des canaux), RD.6113 (la route d’Arles), et RD.15 (de Bellegarde à Beaucaire). Résultat et rendez-vous dans six mois dans la perspective d’un arrêté municipal limitant, voire interdisant, la traversée d’agglomération jonquiéroise pour les convois exceptionnels…